Chronique #25 : No et moi de Delphine de Vigan

 
Titre : No et moi
Auteure : Delphine de Vigan
Edition : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 250
 
Résumé : Elle avait l'air si jeune. En même temps il m'avait semblé qu'elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu'elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur.
D.V.
Adolescente surdouée, Lou Bertignac rêve d'amour, observe les gens, collectionne les mots, multiplie les expériences domestiques et les théories fantaisistes. Jusqu'au jour où elle rencontre No, une jeune fille à peine plus âgée qu'elle. No, ses vêtements sales, son visage fatigué, No dont la solitude et l'errance questionnent le monde. Pour la sauver, Lou se lance alors dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Mais nul n'est à l'abri...
 
Mon avis : Ce livre est la fois bouleversant, émouvant, triste, réaliste et optimiste. Lou est une adolescente extrêmement intelligente mais délaissée par sa famille. Ce sentiment d'abandon nous montre qu'elle est ainsi encore une petite fille, malgré sa grande intelligence. No, quant à elle, est une sans-abri. Elle erre sans but précis, si ce n'est pour trouver un endroit pour manger et dormir. Un jour, elles vont se rencontrer et une très forte amitié va naître entre elles. Tout au long du roman, on découvre dans quelle galère sont les sans-abris. Delphine de Vigan a un style simple mais profond. Elle n'a pas besoin d'écrire des lignes et des lignes sur un évènement car on comprend directement ce qu'elle veut dire, mais si ce n'est pas dit de manière explicite. La façon dont on voit les sans-abris dans ce roman est frappante. On voudrait nous aussi (du moins, moi) faire changer les choses, aider tous ces pauvres gens. La volonté de Lou est des plus admirables. Elle veut absolument aider No. Son innocence nous touche au plus profond de notre cœur. J'aimerai, moi aussi agir. Mais avouons-le, ne n'allons rien faire. C'est exactement ce que dénonce ce roman. Une très belle leçon d'amitié et de solidarité, écrite avec des mots poignants, percutants et surtout, justes. Je vous recommande vivement cet ouvrage, c'est un petit bijou.
 
Ma note :
 
 
"On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue."
 
"Avant de rencontrer No, je croyais que la violence était dans les cris, les coups, la guerre et le sang. Maintenant je sais que la violence est aussi dans le silence, qu'elle est parfois invisible à l'œil nu. La violence est ce temps qui recouvre les blessures, l'enchaînement irréductible des jours, cet impossible retour en arrière. La violence est ce qui nous échappe, elle se tait, ne se montre pas, la violence est ce qui ne trouve pas d'explication, ce qui à jamais restera opaque."
 
"Moi je sais que parfois il vaut mieux rester comme ça, à l’intérieur de soi, refermé. Car il suffit d’un regard pour vaciller, il suffit que quelqu’un tende sa main pour qu’on sente soudain combien on est fragile, vulnérable, et que tout s’écroule, comme une pyramide d’allumettes."
 
"Celui qui s’assure sans cesse de ta confiance, sera le premier à la trahir."
 
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history lesson 3: none
 
3/70
Delphine de Vigan pour la France

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